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Morales Du Grand Siecle (Folio. Essais) マスマーケット – 1988/9/1
英語版
Paul Benichou
(著)
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- 本の長さ383ページ
- 言語英語
- 出版社Gallimard Education
- 発売日1988/9/1
- 寸法11.5 x 1.4 x 17.7 cm
- ISBN-102070324737
- ISBN-13978-2070324736
登録情報
- 出版社 : Gallimard Education (1988/9/1)
- 発売日 : 1988/9/1
- 言語 : 英語
- マスマーケット : 383ページ
- ISBN-10 : 2070324737
- ISBN-13 : 978-2070324736
- 寸法 : 11.5 x 1.4 x 17.7 cm
- Amazon 売れ筋ランキング: - 862,481位洋書 (洋書の売れ筋ランキングを見る)
- - 7,128位Single Author Short Stories Books
- - 170,903位Education & Reference
- カスタマーレビュー:
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他の国からのトップレビュー
Cliente Amazon
5つ星のうち3.0
L'edizione non corrisponde
2022年8月19日にイタリアでレビュー済みAmazonで購入
Il libro, molto usato e sottolineato, non corrisponde all'edizione in descrizione.
Caetano Veloso
5つ星のうち5.0
Le héros cornélien...
2010年10月11日にフランスでレビュー済みAmazonで購入
« La société noble n'a jamais admis la censure des passions pour condition de la valeur humaine. C'est à peine si elle a pu concevoir ce que nous appelons la loi morale, cet impératif abstrait qui s'impose à nous du dehors. Le joug que la règle morale impose d'ordinaire aux désirs est la même que la société impose aux individus. Or c'est le caractère essentiel de la féodalité que le joug social se fasse faiblement sentir aux nobles. Le bien ne peut résider pour eux dans la privation, dans la contrainte pénible du devoir sur les appétits du moi. Toute vertu doit prendre appui au contraire sur leur personne. Leur seul devoir est d'être dignes d'eux-mêmes, de porter assez haut leurs visées, et de donner aux petits des exemples suffisamment édifiants de leur grandeur. Ils se doivent de dédaigner les ambitions réduites, de mépriser tout ce que le vulgaire peut atteindre comme eux. Ainsi l'orgueil double, juge, accrédite tous leurs appétits. Ce mécanisme moral, simple et puissant, où sans cesse s'exalte le moi, est si loin d'impliquer une condamnation véritable de la nature, il la flatte tellement au contraire, qu'on le voit constamment dénoncé, dès le moyen âge, par les moralistes chrétiens. L'Eglise, puissance disciplinaire universelle, remplit sa fonction en censurant les mouvements de l'orgueil noble ; la société laïque n'en continue pas moins à vivre et à penser selon sa propre impulsion. »
« Dans ce qui subsistait alors de la société féodale, les valeurs suprêmes étaient l'ambition, l'audace, le succès. Le poids de l'épée, la hardiesse des appétits et du verbe faisaient le mérite ; le mal résidait dans la faiblesse ou la timidité, dans le fait de désirer peu, d'oser petitement, de subir une blessure sans la rendre : on s'excluait par là du rang des maîtres pour rentrer dans le commun troupeau.
L'amour emphatique des grandeurs et le penchant à se célébrer soi-même marquent à peu près indistinctement tous les caractères de Corneille : à tous la « gloire » imprime le même air de famille. »
« Un mouvement constant porte l'homme noble du désir à l'orgueil, de l'orgueil qui contemple à l'orgueil qui se donne en spectacle, autrement dit la gloire. La gloire n'est que l'auréole du succès, l'éclaboussement qui accompagne la force, le cortège de respects que fait lever tout triomphe. Le succès se sent, se proclame surhumain ; il se chante et le chant impressionne la foule autant que le succès lui-même. L'assurance, l'affirmation de soi, le ton de la grandeur ne sont pas de simples ornements du pouvoir : ce sont, aux yeux du public, les marques d'un caractère fait pour l'exercer. »
« Au théâtre comme dans la société le grand ressort est l'admiration, mais cette admiration n'est pas inconditionnelle. Finalement, le public, ici et là, est juge de la valeur des héros parce qu'il est le premier intéressé à ce que les grands soient dignes de leur rang, à ce qu'ils sachent entraîner, protéger, éblouir. Le théâtre héroïque, et la société dont il est l'expression, supposent une certaine royauté de l'opinion : l'idée même de gloire en est inséparable. Les concours de valeurs entre les grands devant le tribunal du public sont l'institution morale la plus conforme à l'esprit de cette société, la plus utile à son fonctionnement et à sa conservation : c'est là que chacun se forme à ce qu'il doit être, selon son rang.
Ainsi ne nous étonnons pas de la place que tiennent rivalités et défis dans le système dramatique de Corneille. »
« Dans ce qui subsistait alors de la société féodale, les valeurs suprêmes étaient l'ambition, l'audace, le succès. Le poids de l'épée, la hardiesse des appétits et du verbe faisaient le mérite ; le mal résidait dans la faiblesse ou la timidité, dans le fait de désirer peu, d'oser petitement, de subir une blessure sans la rendre : on s'excluait par là du rang des maîtres pour rentrer dans le commun troupeau.
L'amour emphatique des grandeurs et le penchant à se célébrer soi-même marquent à peu près indistinctement tous les caractères de Corneille : à tous la « gloire » imprime le même air de famille. »
« Un mouvement constant porte l'homme noble du désir à l'orgueil, de l'orgueil qui contemple à l'orgueil qui se donne en spectacle, autrement dit la gloire. La gloire n'est que l'auréole du succès, l'éclaboussement qui accompagne la force, le cortège de respects que fait lever tout triomphe. Le succès se sent, se proclame surhumain ; il se chante et le chant impressionne la foule autant que le succès lui-même. L'assurance, l'affirmation de soi, le ton de la grandeur ne sont pas de simples ornements du pouvoir : ce sont, aux yeux du public, les marques d'un caractère fait pour l'exercer. »
« Au théâtre comme dans la société le grand ressort est l'admiration, mais cette admiration n'est pas inconditionnelle. Finalement, le public, ici et là, est juge de la valeur des héros parce qu'il est le premier intéressé à ce que les grands soient dignes de leur rang, à ce qu'ils sachent entraîner, protéger, éblouir. Le théâtre héroïque, et la société dont il est l'expression, supposent une certaine royauté de l'opinion : l'idée même de gloire en est inséparable. Les concours de valeurs entre les grands devant le tribunal du public sont l'institution morale la plus conforme à l'esprit de cette société, la plus utile à son fonctionnement et à sa conservation : c'est là que chacun se forme à ce qu'il doit être, selon son rang.
Ainsi ne nous étonnons pas de la place que tiennent rivalités et défis dans le système dramatique de Corneille. »
pierre
5つ星のうち3.0
Ça va mais la couverture 🤮
2021年4月30日にフランスでレビュー済みAmazonで購入
Excellent livre mais la couverture est vraiment immonde